sábado, 7 de dezembro de 2024


 

Une ou deux expériences m’ont fait comprendre assez tôt dans la vie que je ne détestais rien tant que les confidences, celles que j’aurais pu recueillir comme celles que j’aurais pu faire, et qu’à mes yeux la véritable impudeur se situait là, bien plus que dans l’acte de rendre publique, par un écrit ou par des images, son intimité. Les confidences obligent les interlocuteurs à une réciprocité – celui qui parle espère une attention, des conseils, de la compassion de la part de celui qui écoute et celui-ci ne peut ignorer sa responsabilité –, tandis qu’une distance sépare toujours le public de celui ou de celle qui s’expose, cette distance fût-elle la hauteur de la scène où se déshabille une strip-teaseuse, celle-ci n’attendant du public anonyme que la réaction conventionnelle des applaudissements.

Catherine Millet

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