Une jeune citadine interroge l’idée du beau auprès de son oncle Michel, agriculteur retraité de la Beauce. La rencontre amusée et touchante de deux visions de l’art et du monde.
"Mon souvenir le plus ancien, c’est dans une exposition", confie Clara, jeune citadine habituée depuis l’enfance à fréquenter les musées. Tout l’inverse de son oncle, Michel, agriculteur retraité à Moisy, dans la campagne orléanaise. Animée par l’envie d’identifier l’idée du "beau" hors des métropoles, la jeune femme est allée à sa rencontre munie de sa caméra. "On nous dit que la Beauce est moche, mais regarde !", lance l'oncle à sa nièce. Embarqués dans son utilitaire C15 – son Jolly Jumper à lui –, ils sillonnent les chemins de terre entre les champs de colza et de lavande, glanant la beauté du quotidien. Au passage, ils donnent la parole aux habitants du cru qui exposent fièrement leur objet favori : un savon de 1945, une lampe à pétrole ou une ancienne mesure à grains…
Road-trip poétique
Belles ou moches, ces impressionnantes éoliennes
qui bordent les champs ? À la naïveté de la nièce “cultivée” s’oppose le bon
sens paysan de l’oncle, loin de se pâmer devant les mauvaises herbes qui
dépassent sur la chaussée. Clara Beaudoux le filme dans un drôle de bureau
champêtre, équipé d’une table de camping pliable et d’une chaise, où tous deux
dialoguent de l’art et de l’esthétique. Road-trip poétique et parfois
burlesque, ce documentaire buissonnier pose un regard sensible sur une campagne
à deux pas de la capitale. Le film noue le dialogue entre deux mondes, celui du
paysan et celui de la citadine, du vieil homme et de la jeune femme, sur ce qui
les unit plutôt que sur ce qui les sépare, en évitant l'écueil de la nostalgie.
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